Le nombre de voyageurs en bus longue distance en France connait une forte hausse depuis la libéralisation du transport par autocar par la loi Macron début août 2015. En décembre 2015, à l’occasion de l’anniversaire des quatre mois de la loi Macron, le gouvernement français a en effet indiqué que 500.000 passagers ont été transportés en bus depuis la libéralisation, alors que le nombre de voyageurs prenant l’autocar les années précédentes n’excédait guère les 100.000 par an. Le développement du marché de l’autocar en France est donc bien en marche. Les chiffres concernant notre comparateur de bus sont d’ailleurs révélateurs, nous en parlions dans un article dévoilant les statistiques de notre comparateur de voyages en bus après six mois de loi Macron. Et pourtant, le réseau de l’autocar en France n’a encore rien à voir avec celui de ses pays voisins, l’Allemagne et ses huit millions de voyageurs en car en 2013 en tête. Nous comparons la taille du réseau de l’autocar pour divers pays d’Europe dans cet article.

Des voyages en car dans toute l’Europe

L’autocar n’est bien entendu pas une exclusivité française. Vous trouverez pour toute l'Europe des trajets de bus sur notre site. En ce qui concerne la France, il s'agit d’un moyen de transport qui, dans le but d’accorder un monopole au service public de la SNCF et de privilégier le rail pour le transport de voyageurs, a été limité à partir de 1948 jusqu’à… août 2015.

Jusqu'il y a peu, le voyage en autocar n’était ainsi autorisé que pour des trajets internationaux : la loi interdisait aux trajets de bus longue distance de commencer et finir en France. C’était soit l’un soit l’autre. Depuis la libéralisation de l'autocar par le biais de la loi Macron, les trajets en autocar en France se sont logiquement multipliés. Et pourtant, lorsque l’on jette un regard à la carte de Busradar.fr, il apparait que le réseau français de l’autocar a encore beaucoup de chemin à faire en comparaison à celui de ses voisins.

Carte représentative de la densité du réseau de l'autocar en Europe © busradar.fr

Densité du réseau du bus longue distance

Pour comparer les densités des réseaux de l’autocar des pays d’Europe qui nous intéressent, nous avons compté en « paires de villes » desservies par un trajet de bus direct – c’est-à-dire sans compter les trajets avec changement d’autocar que vous pouvez cependant aussi retrouver sur notre site. Nous retrouvons ainsi ces chiffres :

Nombre de paires de villes en desserte directe en Allemagne, Italie, Pologne, Espagne et France © busradar.fr

* selon le nombre de paires de villes d'un même pays desservies en liaison directe par l'autocar.

Ces chiffres ne prennent donc pas en compte les trajets internationaux comme la ligne de bus Lille Londres ou la ligne de car Paris Amsterdam, qui représentent une grande partie de l’ensemble des voyages en bus en Europe.

Sur notre blog, nous vous présentons régulièrement l’évolution du marché français de l’autocar ainsi que le développement des acteurs qui le composent selon divers critères. En comparant en termes de paires de villes françaises desservies directement, nous avons dressé le tableau des compagnies de bus longue distance les plus largement développées en France.

Densité du réseau des principaux autocaristes présents en France © busradar.fr

* selon le nombre de paires de villes françaises en desserte directe de car

Isilines, Eurolines, FlixBus, OUIBUS, Starshipper et Megabus sont des noms que vous voyez souvent apparaitre dans nos articles. Deux acteurs majeurs moins connus font leur apparition ici : Bokolina et Alsa. Alsa est une compagnie espagnole, Bokolina est un agrégateur allemand – c’est-à-dire que certains autocaristes lui ont confié la commercialisation de leurs lignes sur internet. Les lignes d’Alsa et de Bokolina concernent des trajets de bus moins populaires que ceux proposés par les cinq autres autocaristes. Aller en bus de Lyon à Paris intéresse un bien plus grand nombre d'utilisateurs que le voyage en bus Brive <-> Chambéry proposé par Alsa. N’alignant pas leurs tarifs sur ceux de la concurrence, ils sont souvent moins compétitifs que les autres acteurs du marché français, ce qui explique le peu d’intérêt porté à leur égard en France.

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